13 juillet 1927 à Nice…30 Juin 2017 à Paris.
Vendredi 22 janvier, les élèves de Terminale 4 ont participé, dans le cadre des Ateliers Hors les Murs du Mémorial de la Shoah, à une présentation vivante et émouvante de l’exceptionnel destin de Simone Veil.
A travers le récit de sa vie, d’ « Une vie » (une famille juive niçoise pris dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, le répit à Nice jusqu’à l’arrestation en 1944, l’interrogatoire à l’Hôtel Excelsior, le départ pour Drancy puis l’horreur des camps, Auschwitz-Birkenau puis Bergen-Belsen).
La déportation depuis Drancy marque la séparation de la famille, dans le convoi 71 son père, André, et son frère, Jean, partent dans le seul convoi vers la Lituanie où ils mourront. Dans le convoi 73, Simone, sa sœur Madeleine dite Milou et Yvonne sa mère arrivent à Auschwitz-Birkenau. Toutes les 3 survivent à la captivité, aux travaux forcés à l’extérieur, puis dans les ateliers pour l’usine Siemens, et subissent les marches de la mort entre Auschwitz et le camp de Bergen-Belsen où sa mère décédera du typhus, avant la libération par les Anglais le 20 avril 1945.
De retour en France, à Paris, en mai 1945, Simone Jacob reprendra le cours de sa vie, ses études (droit et magistrature), construira une vie de famille auprès de son mari, Antoine, et de ses trois fils (Jean, Pierre-François, Claude-Nicolas).
Cette femme d’exception mènera une vie d’engagement et de combats, pour l’émancipation des femmes (loi Veil 1974), pour la construction européenne (elle sera la première présidente du premier Parlement européen élu en 1979) et surtout pour le travail de mémoire.
« L’histoire de la Shoah s’est donc construite avec la mémoire des survivants. Mais de même que le XXe siècle a vu l’anéantissement de nos parents et de nos amis, le début du XXIe siècle verra la disparition des derniers témoins oculaires. Ces fantômes qui, réduits à une carcasse d’os et à un souffle de vie, n’espéraient plus rien, avant la mort, que notre fidélité à leur mémoire, ces fantômes n’auront bientôt plus le soutien de notre souvenir et de notre amour. […]
La plupart d’entre nous ont disparu. Bientôt s’éteindra complètement cette génération qui ne devait pas survivre. Le temps viendra aussi où ceux qui nous ont interrogés de vive voix disparaitront à leur tour. Les livres seront alors les seuls dépositaires de nos mémoires. Ce n’est pas l’information qui fera défaut, mais le contact unique, irremplaçable, bouleversant, de celui qui dit : j’y étais et cela fut. Quelque irréparable que soit cette perte pour l’enseignement de la Shoah, il faut s’y préparer.
L’ère des témoins s’achève. Quel en sera l’effet sur la commémoration et la transmission de la Shoah aux jeunes générations ? »
Simone Veil, Discours prononcé au Conseil de l’Europe en 2002 « Quel enseignement de la Shoah au XXIe siècle » in Simone Veil, Mes Combats (2016).
Par la participation à cet atelier, nous avons participé, à notre niveau à ce travail de mémoire et avons appris du combat et de l’exemplarité de cette femme , né à Nice, qui a vécu au 2 rue Cluvier pas très loin du lycée. Lycée gardien de la mémoire de la famille Veil.
Auteur de l’article: Madame Dupré-Vernet